Projet

Ce blog est un outil proposé par le Service Culture & Foi 52 et la paroisse catholique de JOINVILLE (Haute-Marne). Il entend aider nos frères et sœurs à mieux goûter l’évangile selon MARC, qui structure le lectionnaire dominical durant l’année 2017-2018 (année B). Il espère ainsi permettre à chaque membre de l’église locale de toujours mieux répondre à l’invitation des Pères conciliaires à méditer la Parole de Dieu, ainsi qu’ils la formulèrent aux chapitres 25 et 26 de la Constitution Dogmatique sur la Révélation divine1 :

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C’est pourquoi tous les clercs, en premier lieu les prêtres du Christ, et tous ceux qui s’adonnent légitimement, comme diacres ou catéchistes, au ministère de la parole, doivent, par une lecture sacrée assidue et par une étude approfondie, s’attacher aux Écritures, de peur que l’un d’eux ne devienne « un vain prédicateur de la Parole de Dieu au-dehors, lui qui ne l’écouterait pas au-dedans de lui » [saint AUGUSTINSerm. 179, 1], alors qu’il doit faire part aux fidèles qui lui sont confiés, spécialement au cours de la sainte liturgie, des richesses sans mesure de la parole divine. De même le saint Concile exhorte de façon insistante et spéciale tous les fidèles du Christ, et notamment les membres des ordres religieux, à acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, « la science éminente de Jésus Christ » (Ph 3, 8). « En effet, l’ignorance des Écritures, c’est l’ignorance du Christ [saint JÉRÔMEComm. in Is., Prol.] ». Que volontiers donc ils abordent le texte sacré lui-même, soit par la sainte liturgie imprégnée des paroles divines, soit par une pieuse lecture, soit par des cours appropriés et par d’autres moyens qui, avec l’approbation et par les soins des pasteurs de l’Église, se répandent partout de nos jours d’une manière digne d’éloges. Qu’ils se rappellent aussi que la prière doit aller de pair avec la lecture de la Sainte Écriture, pour que s’établisse un dialogue entre Dieu et l’homme, car « nous lui parlons quand nous prions, mais nous l’écoutons quand nous lisons les oracles divins [saint AMBROISEDe Officiis ministrorumI, 20, 88; PL 16, 50] ». Il revient aux évêques « dépositaires de la doctrine apostolique [saint IRÉNÉEAHIV, 32, 1] » d’apprendre de manière convenable aux fidèles qui leur sont confiés, à faire un usage correct des Livres divins, surtout du Nouveau Testament et en tout premier lieu des Évangiles, grâce à des traductions des textes sacrés […] 26 Ainsi donc, que par la lecture et l’étude des Livres saints « la Parole de Dieu accomplisse sa course et soit glorifiée » (2 Th 3, 1), et que le trésor de la Révélation confié à l’Église comble de plus en plus le cœur des hommes. De même que l’Église reçoit un accroissement de vie par la fréquentation assidue du mystère eucharistique, ainsi peut-on espérer qu’un renouveau de vie spirituelle jaillira d’une vénération croissante de la Parole de Dieu, qui « demeure à jamais » (Is 40, 8 ; cf. 1 P 123-25).

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Plus largement, ce blog est aussi en dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté, désireuse de découvrir ou de progresser dans leur lecture de l’évangile selon MARC.

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Ce site ne prétend nullement posséder la vérité sur le texte évangélique. Il sait avoir toujours à la chercher pour la trouver, et l’ayant trouvée, découvrir qu’elle est celle qu’il lui faut toujours chercher. Il mesure alors, à la suite de Stanislas BRETON, combien cette vérité définitive lui est interdite, car nul ne la possède, et comment elle se construit progressivement quand elle est partagée, i.e. inter/dite. Or cette inter/diction ne concerne pas un groupe étroit d’élus privilégiés, d’happy few, ou de spécialistes. Elle concerne également l’Église dans son ensemble, de tous les temps, passés, présents et à venir, mais aussi l’humanité entière, i.e. tout l’homme et tous les hommes, quand ils sont traversés par l’Esprit du Verbe. Car, selon l’adage percutant du pape saint GRÉGOIRE le GRAND : « L’Écriture progresse avec ceux qui la lisent »2. C’est pourquoi, par-delà les rubriques habituelles, historiques, théologiques ou exégétiques, ce blog propose aussi certains éléments artistiques ou laïques qui ressortent de l’histoire totale de la réception du texte évangélique.

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Cette proposition sait donc être marquée par la faiblesse. Elle est, par essence, insatisfaisante et insuffisante, étant ouverte, d’une part, sur l’éternité et l’absoluité divines, et, d’autre part, sur l’expérience humaine. Elle est donc, par essence, inquiète, porteuse d’erreurs, d’approximations et de choix souvent contestables. C’est pourquoi, elle espère progresser3, en partie grâce à votre aide. Merci donc à tous ceux qui contribueront à cet effort d’amendement, d’enrichissement et d’approfondissement, en indiquant leurs remarques, critiques, découvertes ou compléments. Cette faiblesse native se révélera alors une force, étant un appel à sans cesse reprendre le travail, à sans cesse interpréter, sans cesse échanger, sans cesse découvrir des horizons nouveaux et inattendus, pour devenir ainsi des co-ouvriers de l’oeuvre divine4. Bref, comme CORTO Maltèse devant la mer immense, ce site est aussi une invitation à s’aposter aux lieux-frontière, sur les plages où la Parole nous rejoint, et enfin à consentir en soi aux appels des lointains.

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Loin… Puisse donc ce travail contribuer à ce que beaucoup, dès aujourd’hui, entrent résolument dans l’aventure bouleversante d’une lecture audacieuse, libre, savoureuse de la Parole évangélique, i.e. dans l’incarnation du Verbe divin, ici et maintenant. Que la Parole s’embrase comme au désert (Cf. Dt 4, 4), qu’elle nous arrache à nos entraves, aux « vieux parapets d’Arthur », qu’elle devienne lumineuse et joyeuse en nous.

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Aussi, pour paraphraser le colophon d’un psautier hébreu, copié en 862:

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Miséricorde pour les auteurs, Seigneur !

Sagesse pour les lecteurs !

Grâce pour les auditeurs !

Salut pour les blogueurs !

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  1. Constitution Dei Verbum, du 18 Novembre 1965. []
  2. Moralia XX, 1, 1 : « Scriptura cum legentibus crescit. » []
  3. Cf. Jn 16, 13. []
  4. Cf. 1 Co 3, 9 : « Theou gar esmen sunergoi ». Voir le commentaire « exotique » chez Alain BADIOU, Saint Paul. La fondation de l’universalisme, (coll. « Les essais du collège international de Philosophie »), Paris, PUF, 1997, p. 63-64 : « C’est une maxime magnifique. Là où vient à défaillir la figure du maître viennent celles, conjointes, de l’ouvrier et de l’égalité. Toute égalité est celle de la coappartenance à une oeuvre.» []